En hiver, la capture d’une carpe n’est jamais due au hasard mais le résultat d’une stratégie longuement réfléchie et d’une session soigneusement préparée ! Plus les eaux sont froides et plus le métabolisme de la carpe va ralentir.
Le temps de digestion est en règle générale trois fois plus long qu’en été, en conséquence, elle se nourrit trois fois moins ( sauf en rivière où la dépense calorique de l’effort doit être alimentée), mais aussi parce que tout simplement les eaux froides fournissent beaucoup moins de nourriture. L’hiver est une période où chaque calorie doit être transformée en énergie et il ne s’agit pas de gaspiller ses forces pour rien!
Dans ces conditions difficiles, il nous suffit de connaître les mœurs de la carpe ainsi que ses postes de tenue. Le choix de l’appât et de l’amorçage est encore plus important. La patience devient alors un allié important afin de croire fortement à la stratégie choisie.
Les bons postes
Bien souvent, les postes que je pêche en automne sont également productifs en hiver tels que les arbres morts immergés en rivière ou les secteurs profonds proche des arrivées d’eau et les hauts fonds en eaux closes.
Avant de se mettre en action, je vous conseille de bien étudier votre lieu de pêche. Un petit sondage détaillé à l’aide du Deeper pro+ permettra en plus d’identifier le type de fond, de détecter d’éventuels herbiers ou obstacles et surtout la présence de poissons. En hiver les poissons sont moins actifs donc autant aller les chercher où ils sont. Une fois que le poste est choisi, armé de patience, la pêche peut commencer.
Un amorçage de poche…
J’opte pour un amorçage à base de graines comme le maïs, ce dernier étant la graine la plus classique mais aussi la plus redoutable. Je pars sur une petite quantité, environ 100 grs par coup avec lequel, je mélange du micro pellet histoire de compléter l’apport nutritif du maïs
Sur les secteurs désertés par les pêcheurs, je me limite à de la pêche ciblée. J’opte pour un micro sac soluble avec un mix effervescent afin de trouver les poissons mordeurs. Une fois ces derniers localisés, je rajoute un amorçage d’une dizaine de billes afin d’essayer de tenir les poissons sur place. Surtout avec une pop up doublée avec une équilibrée, il s’agit souvent du couple parfait pour séduire ou intriguer une carpe de passage.
L’esche miracle ? Ça n’existe pas !!!
Pour une session de quelques heures ou de plusieurs jours, j’ai remarqué que seules les bouillettes permettent de sélectionner et surtout d’intéresser efficacement les carpes. Quand je pêche dans une eau en dessous de 6°c, je choisis des billes épicées comme la Spice Predigested de chez Project Baits. Ces dernières permettent une meilleure digestion par rapport aux autres à base de protéines animales. Il ne faut pas oublier que le métabolisme travaille au ralentit durant cette période, un peu d’épice ne peut faire que du bien.
Une fois que le choix de la bouillette est fait, j’accorde une attention particulière à la présentation de mes appâts. Avec un bonhomme de neige en différenciant les combinaisons, j’arrive souvent à faire mouche.
Un montage furtif
La discrétion est aussi une arme redoutable en hiver puisque les eaux sont souvent transparentes. J’utilise alors 1m50 de leadcore Camflex avec un bas de ligne en tresse combinée Sly Skin. Afin que la présentation soit la plus naturelle possible, je réalise un cheveu en tresse très fine ce qui donne une souplesse naturelle dans le mouvement de l’esche. Pour l’hameçon, j’opte pour du costaud, un Covert Continental Mugga qui s’adapte parfaitement à l’appât utilisé.
Voilà une présentation rapide de cette pêche magique en hiver ou chaque poisson est une victoire. N’oubliez pas de vous couvrir car effectivement même si l’approche de la pêche pendant cette période reste quand même compliquée, elle peut vite devenir infernale si en plus votre confort personnel est mis à rude épreuve. Couvrez-vous au maximum afin de pouvoir penser qu’à votre pêche.
Le résultat est souvent au rendez-vous lorsqu’il y a eu une bonne préparation.
Laurent Delcourte